Accélération de la réalisation des OMD relatifs à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale
Coup d’envoi de l’évaluation nationale des besoins en Soins obstétricaux néonataux d’urgence
Le Secrétaire général du département de la Santé et de l’Action sociale a présidé le 16 août 2013, au nom du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr Awa Marie Coll Seck, la cérémonie de lancement de l’Analyse des besoins en soins obstétricaux néonataux d’urgence (SONU) sur toute l’étendue du territoire national. Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’accélération de la réalisation des OMD 4 et 5 qui visent la réduction de la mortalité maternelle de 3/4 et de la mortalité infantile de 2/3 d’ici 2015. Pour ce faire, un soutien accru doit être apporté à la disponibilité de l’offre de qualité en matière de soins obstétricaux et néonataux d’urgence.
Les données issues de l’analyse permettront de faciliter la planification des interventions et la prise de décision en matière d’amélioration de la santé maternelle et néonatale ; elles constitueront également un excellent outil pour le plaidoyer pour la mobilisation des ressources.
L’étude cible les structures sanitaires offrant des soins maternels et néonataux : hôpitaux nationaux, régionaux et autres établissements publics de santé disposant d’une maternité, centres de Santé, postes de santé et structures privées ayant des activités obstétricales. Environ 1 022 structures de santé feront l’objet d’investigations par l’équipe d’évaluation. Les résultats seront consignés dans un rapport qui fera l’objet d’une large dissémination à tous les niveaux de prise en charge des urgences obstétricales.
Pour la réalisation de l’Analyse des besoins en Soins obstétricaux néonataux d’urgence (SONU) sur l'étendue du niveau du pays, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale bénéficiera de l’appui technique et financier de l’OMS, de l’UNICEF, de l’UNFPA et du Centre Régional de Formation en Santé de la Reproduction (CEFOREP) de Dakar.
La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du Directeur de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant, du Dr Malang Coly, Chargé de la Lutte contre la Maladie, représentant le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, Représentant de l’OMS au Sénégal, de la Conseillère Chargé de la Santé de la Reproduction et du Genre du Bureau OMS pays, du Représentant du Bureau de l’UNFPA pays, de la Présidente de l’Association nationale des Sages Femmes, du Coordonnateur du Centre de Formation et de Recherche en Santé de la Reproduction (CEFOREP), agence d’exécution de l’Analyse des besoins en SONU, de Médecin-chefs de régions et Coordonnatrices SR au niveau des Régions médicales du pays.
Pour le Secrétaire général du ministère de l a Santé et de l’Action sociale, l’analyse des besoins en SONU est une étape importante dans la réalisation des OMD 4 et 5 en ce qu’elle permettra de faire l’état des lieux des initiatives et actions déjà menées, de réorienter les stratégies mises en oeuvre et d’accélérer les interventions.
Après avoir remercié les partenaires techniques et financiers, notamment l’OMS, pour les ressources financières et l’expertise mises à la disposition du ministère de la Santé, Mr Moussa Mbaye a indiqué que les recommandations issues de l’analyse seront traitées avec la plus grande attention et mises en oeuvre.
S’exprimant au nom du Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, le Dr Malang Coly, Chargé de la Lutte contre la Maladie, a adressé ses félicitations au Ministre de la Santé et de l’Action sociale pour l’intensification des efforts faits par le Sénégal pour améliorer la santé des femmes et des enfants : adoption et mise en oeuvre de la Feuille de route de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, du Plan d’action national pour la planification familiale, finalisation du Plan d’accélération de la survie de l’enfant et du Plan de sécurisation des produits d’importance vitale pour la mère et l’enfant.
Le Sénégal a aussi souscrit aux initiatives globales et régionales telles que la CARMMA, le Plan d’action du Secrétaire Général des NU pour la santé de la femme et de l’enfant, le Plan d’action global pour le nouveau-né, le Partenariat de Ouagadougou pour la planification familiale, l’Initiative MUSKOKA qui, toutes, visent à accélérer l’atteinte des OMD 4 et 5.
Toutefois, a ajouté le Dr Coly, contrairement à l’OMD 4pour lequel le Sénégal connait un certain nombre de succès, l’OMD 5 continue d’enregistrer de faibles progrès. En effet, le taux annuel moyen de réduction de la mortalité maternelle se situe à 1,6 % contre les 5,5 % nécessaires pour atteindre cet objectif, et un nombre inacceptable de femmes et de bébés meurent encore chaque année de causes évitables au cours de la grossesse, de l’accouchement, ou de la période du postpartum.
D’où l’opportunité de mener l’analyse des besoins en soins obstétricaux et néonataux d’urgence pour mieux prévenir et traiter les complications obstétricales. « L’opération permettra de mesurer la capacité du système de santé à prendre en charge les complications qui surviennent au cours de la grossesse, de l’accouchement, du postpartum et d’établir les priorités et les interventions qui s’imposent » a encore déclaré le Chargé de la Lutte contre la Maladie du Bureau OMS/Sénégal.
Un nombre inacceptable de femmes et de bébés meurent encore chaque année de causes évitables au cours de la grossesse, de l’accouchement ou de la période du postpartum. L’analyse nationale des besoins SONU par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale bénéficiera de l’appui technique et financier de l’UNFPA, de l’OMS/Initiative MUSKOKA de la France et de l’UNICEF.
La faiblesse des indicateurs en ce qui concerne la mortalité maternelle et infantile a été confirmée par le Directeur de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant qui a mis l’accent sur les drames et les douleurs qu’elle crée au niveau des femmes, des familles et des communautés et la frustration des professionnels de la santé. Le Dr Mamadou Daff s’est réjoui de ce que la réalisation de l’analyse permettra de faire la cartographie des ressources humaines, financières et matérielles, le niveau de couverture géographique, le taux d’utilisation des services et d’apporter les corrections nécessaires.
Si les compilations liées à la grossesse et à l’accouchement sont imprévisibles, elles peuvent être correctement prises en charge grâce à la disponibilité de SONU de qualité, 24h sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours sur 365. C’est ce qu’a soutenu le Coordonnateur du CEFOREP, agence d’exécution de l’analyse SONU. Selon Mr Thierno Dieng, les résultats de l’analyse permettront de disposer d’une base de données sur les gaps à résorber, une base qui sera actualisée de façon périodique.
Le recensement des ressources humaines, des infrastructures, des équipements, l’observation des pratiques des professionnels de la santé, l’interview des prestataires, le dépouillement des registres des structures sanitaires constituent les différents éléments de la méthodologie qui sera utilisée pour la réalisation de l’enquête. Un Comité technique de pilotage a été mis en place pour assurer le suivi, la validation des données et la rédaction du rapport final qui est attendu en novembre 2013.